Crocus

Une très belle exposition sur les silhouettes avait lieu au Musée Historique de Lausanne, Silhouette, le corps mis en forme. Le sujet m’intéressait énormément, touchant au vêtement et au rapport avec le corps. L’habit étant à la fois protection, parure et signe d’identité, il avait aussi le rôle de sculpter le corps dès le Moyen-Âge et surtout dès le XVIIème siècle. Une thématique toujours d’actualité, le vêtement étant encore à notre époque source de modélisation du corps. 

Si vous n’avez pu aller la voir, je vous invite à me suivre le long de cet article!

La silhouette féminine – masculine aussi d’ailleurs – c’est une forme générale mais également une variation de volumes. La jupe, les épaules, la taille, la poitrine et les jambes ont vu leurs largeurs et hauteurs fluctuer tout au long de l’histoire de la mode, parfois avec des contraintes sévères.

Les hanches et les fesses ont été les parties du corps à voir leurs volumes changer de manières spectaculaires. Au Moyen-Âge, elles étaient effacées. Ensuite vint les jupes dites « cloches » avec des crinolines (photo du milieu, ci-dessus). Puis au XVIIIème siècle, l’avant et l’arrière s’aplatissent pour gagner en volume sur les hanches, grâce à un système de paniers soutenant les étoffes de la jupe, caractéristique des robes de l’aristocratie. Au XIXème siècle, ce sont les fesses qui donnent du volume: les « faux-culs » ont la cote, donnant une courbe en S à la gente féminine (photos de droite et gauche ci-dessus). Je me suis toujours dit que cela ne devait pas être pratique pour s’assoir! 

Quand nous disons au corps sculpté, le corset est LA pièce à laquelle nous pensons immédiatement. Il servait à rehausser la poitrine, lui donner du volume ou au contraire l’aplanir, et le plus connu, restreindre la taille. Quand vous remarquez le tour de taille du mannequin de présentation avec le corset crème vu de dos (photo de gauche ci-dessus), nous n’osons imaginer le calvaire enduré par les femmes de l’époque. Il a été porté longtemps, entre le XVIème et XIXème siècles, car il incarnait des valeurs morales selon la société. Eh oui, le corps de la femme était jugé trop mou, il fallait donc le rigidifier et le maintenir pour lui donner de la moralité.

Les épaules ont aussi pas mal évolué avec des jeux de manches, d’épaulettes (photo de droite ci-dessus), élargissant la carrure visuellement, accentuant la finesse de la taille. 

Au début du XIXème siècle, un peu de liberté est donné au corps féminin. Cela ne durera pas, le corset et les tissus opaques rigides reviennent après quelques années seulement d’absence. Mais la vague d’une mode plus antique donne l’occasion au corps des femmes de se mouvoir sans contrainte, les jeux de transparence permettent de donner de la légèreté même si aucune partie du corps n’est visible (photo de droite ci-dessus).

Les gros volumes d’avant ont été lâché progressivement durant le XIXème siècle, pourtant la robe fourreau entravait la marche et le corset était toujours présent. La libération des femmes viendra en 1910, où cette pièce maitresse et emblématique de l’habillement féminin sera définitivement remisé au fond des armoires. Fortunny avec ses plissés et Coco Chanel avec sa petite robe noire, mettent en valeur et en avant la morphologie naturelle des femmes.

Un vent nouveau souffle, la mode à la garçonne et le sport qui se démocratise apporteront une révolution dans la conception de la mode: les couturiers devront s’appuyer sur le corps pour construire leurs silhouettes.  


Vous pouvez vous demander, si actuellement, à notre époque, le corps est-il si libéré que cela? Le vêtement, la mode et la société ne contraignent-ils pas les femmes à une silhouette particulière? Ce sont les questions que je me suis également posées après cette visite très intéressante. Un début de réponse dans le prochain article du blog! 

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Je vous invite également à visionner une petite vidéo qui montre l’évolution de la silhouette féminine depuis 1545 à l’an 2000 sur ma page Facebook.

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